manque de soignants et de … capacité d’accueil 

Au Canada, le Québec, en raison des besoins de main-d’œuvre, avait ouvert la voie à 52 500 étrangers en 2022 qu’il n’exclut pas de le reconduire pour l’exercice en cours. Le recrutement avait visé alors les travailleurs de la santé “à l’étranger” (4 000) comptant des infirmiers et infirmières (3.500), dont des Marocains.   

Le gouvernement du Québec estimait déjà qu’il lui faudrait recruter, sur le quinquennat, 30% de l’effectif global des 75.000 infirmières. La crise sanitaire avait mis à nu l’embolie du système de santé au Québec mais également dans les autres provinces du Canada. Aussi pour ce faire on estimait que dans la province francophone le nombre de postes vacants à 20.000 travailleurs de santé dans les hôpitaux, et ce, sans la moindre possibilité de les remplacer.  

La solution devant ce fait accompli, pour le gouvernement québécois, est l’arrivage de 3.500 soignants au moins par an pour le quinquennat à venir à répartir dans la “Belle Province“ où la francophonie domine. A cet égard, l’infirmier marocain est bien nanti et trouvait donc matière à prendre pour rivaliser avec ceux de la France, Belgique, Maghreb, Brésil, ainsi que du Liban…  

Le nombre des postes à pourvoir dépend de l’évaluation des besoins de chaque province en tenant compte de la faisabilité de la chose (démarches administratives d’immigration et reconnaissance de la diplomation (un stage de 75 jours étant nécessaire à la re­connaissance définitive du diplôme). L’évaluation se faisait également en fonction de la capacité des établissements et des régions à accueillir ces travailleurs de la santé. 

L’automne dernier, une première vague de 38 infirmiers et infirmières venus d’Afrique (Tunisie, Maroc, Cameroun et Algérie) est arrivée en Gaspésie pour combler les besoins de main-d’œuvre. On attendait aussi pour ce printemps cinquante autres soignants (actuellement complétant leur formation d’appoint), recrutés par le gouvernement du Québec pour venir prêter main-forte au réseau de la santé de la Gaspésie. 

Malheureusement, l’échéance a été repoussée faute de logements disponibles pour les accueillir à Gaspé, ville francophone d’un peu plus de 15.000 habitants, pour venir après en renfort au personnel de la santé de Gaspésie. Du coup « l’arrivage » des soignants tant attendus, pour la plupart accompagnés de leur conjoint ou famille, est reporté à l’automne. En effet ce second groupe comptant une cinquantaine d’infirmiers et infirmières du Maroc, de la Côte d’Ivoire, du Bénin et de l’Algérie n’arrivera pas comme prévu au mois d’avril.  

Le premier groupe les ayant précédé avait connu la même mésaventure. C’est que le taux d’inoccupation des logements est de 0,2% dans cette province située au centre-est du Québec et notamment à Gaspé la plus grande ville de Gaspésie. Aussi le principal défi auquel devront se confronter les soignants n’est ni plus ni moins que cette histoire de logement.  Comme ailleurs au Québec voire au Canada, la pénurie de soignants frappe durement cette région (en manque au minimum d’une centaine d’infirmiers) qui se trouve, éloignée des grands centres du Québec. Ce n’est pas propre qu’à la Gaspésie d’autres provinces et régions vivent la même situation.   

La ministre de l’Immigration du Québec, Christine Fréchette a certes constaté que plusieurs régions de la province de Gaspésie ont « un appétit comme jamais auparavant » d’accueillir des immigrants, mais l’engouement ne suffit pas. “Il faut aussi être en mesure de répondre aux besoins de ces personnes”, plaide la ministre. De plus il y a également un autre enjeu de taille, c’est la répartition et le choix des nouveaux arrivants dans les régions du Québec.  

Quelque 75% de ces derniers choisissent Montréal pour s’établir et travailler, Québec n’obtient que 4% à 5% de l’immigration, et la Gaspésie, 1% ce qui complique un peu plus la situation. “Il y a un décalage en ce moment, ce n’est pas représentatif du poids des différentes régions. On peut répartir différemment la tarte, il peut y en avoir un peu moins à Montréal, un peu plus en région”, a ajouté, au Journal de Montréal, Christine Fréchette.

Pour conclure: « Si on se met à rétablir ça, l’équilibre va être différent, mais encore, faut-il que les gens soient en mesure d’accueillir les nouveaux arrivants adéquatement et de les accompagner ».   




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